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L’ORAGE

 

Berne, Bierhübeliweg 26, 1953, au milieu de la nuit.

Les coups de tonnerre explosifs et assourdissants m’ont sortie en sursaut de mon sommeil. Terrorisée et tremblante j’ai hurlé :

« Mamaaannn ! »

En quelques secondes j’étais dans ses bras, pleurant à chaudes larmes. Elle a essuyé mes larmes et, mettant un doigt sur sa bouche, m’a chuchoté à l’oreille :

«Shhh… viens avec moi, je vais te montrer quelque chose… »

Nous sommes allées silencieusement à la cuisine et avons regarde par la fenêtre,

« Là-bas ! » Me dit-elle en pointant avec son doigt vers la silhouette à peine visible de l’immense noyer de l’autre coté du chemin, « Tu les vois ? »

Après que mes yeux se soient habitués à l’obscurité de l’extérieur j’ai vu nos trois voisins écureuils qui se cachaient de la tempête sous les grosses branches de l’arbre.

Me faisant à nouveau signe d’être silencieuse maman a ouvert la fenêtre et mit quelques noisettes sur son rebord et sur la table de la cuisine qui était juste devant puis elle m’a prit par la main et nous nous sommes retirées en pouffant et sur la pointe des pieds pour nous cacher derrière la porte en la laissant entrouverte.

J’étais tellement captivée par cette nouvelle aventure que j’avais complètement oublié mes terreurs et attendais le cœur battant la suite des évènements.

Quelques instants ont passés et soudain… un des écureuils est apparu au bord de la fenêtre. Très méfiant au début, ses yeux cherchant partout un danger, il a finalement décidé que tout allait bien et a sauté du rebord de la fenêtre à la table. S’asseyant sur ses pattes arrière, sa magnifique queue touffue faisant un bel arc derrière lui, il a attrapé une noisette avec ses petites pattes de devant et s’est mis à la grignoter. Ses deux compagnons, rassurés par l’attitude naturelle de leur ami et sans aucun doute très attires par les noisettes, l’ont rejoint et se sont mis au festin à leur tour.

C’était un moment magique, les coups de tonnerre assourdissants s’étaient transformés en musique de fond et les éclairs intermittents donnaient à la nuit une lueur surnaturelle…

Grâce à maman et à cette nuit si spéciale je n’ai plus jamais eu peur d’un orage aussi terrifiant qu’il soit.

 

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